Les tunisiens de France ont subi comme la terre entière de plein fouet les conséquences sanitaires et économiques du covid 19, avec perte d’emploi, de revenus, ruptures ou ralentissement des contrats, et pourtant ils ont surpris le monde par la création et le maintien d’un élan de solidarité aussi bien vis-à-vis de leurs co-citoyens en France que ceux qui se trouvent en Tunisie à travers plusieurs actions d’entre aide canalisées pour la plupart par les associations tunisiennes de France et les représentations consulaires.
C’est à ce juste titre que l’Etat tunisien et avant même la fin de la pandémie avait décidé de les remercier pour leurs bons et loyaux services en augmentant de manière phénoménale les tarifs des prestations consulaires, le prix du passeport tunisien est passé de 30 euros à 88 euros depuis le 12 mai 2020, sans parler des tarifs des autres actes civils…
Cette bonne manière de remerciement n’est certainement pas au gout des TRE qui la trouvent méprisante et inégalitaire.
Samira, cadre dans une SSII à Paris et mère de 2 enfants a exprimé son choc et sa déception de savoir qu’elle devra être surtaxée avec ses enfants et son conjoint dorénavant pour pouvoir rentrer chez ses parents à Nabeul et s’estime être victime comme tous les TRE d’un impôt subtil que l’Etat tunisien lui impose afin qu’elle puisse obtenir les mêmes services administratifs et publics assurés à des tarifs nettement inférieurs sur l’ensemble du territoire national.
Samira ne conçoit pas le bien fondé de cette ségrégation devant le service public et s’interroge même sur l’éventualité d’une tentative de division entre les tunisiens, voire même une tentative d’éloignement et de désertification progressifs des TRE de tous les terrains qui les lient en permanence avec la Tunisie, toutefois elle demeure confiante dans l’action de la société civile qui s’est fortement mobilisée contre la décision injustifiée et injustifiable du ministère des finances tunisien.
Mohamed Beyrem ABIDI