Roselyne cordin France Tunisieinfo - Élections Consulaires- A la rencontre de Roselyne Cordin

Roselyne Cordin, Tête de liste de Ecouter et Agir, unis pour les Français de Tunisie-Libye, pourriez vous vous introduire auprès de nos lecteurs ?

Je m’appelle Roselyne Cordin. Je suis née à Angoulême, préfecture de la Charente, en région Nouvelle Aquitaine. Notre famille s’est installée, en 2007, à Nabeul où j’ai créé mon atelier de broderie à la main, en qualité de maitre artisan d’art en broderie haute couture, un haut savoir-faire français, qui se pratique sur un gourguef (métier à broder). Nous avons déménagé, en 2008, notre société exportatrice Sweet Broderie à Sousse pour l’entrée au collège de notre fille, qui ira ensuite interne au lycée Gustave Flaubert de La Marsa.

Présidente fondatrice UFE SOUSSE (Union des Français de l’Etranger) – Présidente fondatrice du festival international de la bande dessinée et de l’image en Tunisie, évènement national labellisé OIF.

Fondatrice de la boite à bulles de culture (BaB de culture) ateliers ludiques et gratuits, pour l’apprentissage de la langue française dans des quartiers défavorisés.

Fondatrice du réseau « Alliance des femmes francophones Euro-méditerranée et monde », pour la défense des droits des femmes et privilégier l’entreprenariat féminin – Fondatrice du marché de Noël caritatif à Sousse attirant des milliers de visiteurs

Membre de « MC2CM », projet migration de l’Union Européenne entre villes méditerranéenne – Membre de « Solidarité sans frontières » ensemble d’associations inscrites au JORT, pour la distribution de colis alimentaires pour les plus démunis, pendant le confinement

Membre du Comité d’organisation des Événements avec les ambassades francophones pour le XVIIIème sommet de la francophonie – O.I.F. – à Djerba – Responsable du bus privé hebdomadaire, transportant au lycée Gustave Flaubert, les lycéens de Sousse-Monastir, Sfax,… – Ex vice présidente APE Gustave Flaubert – Ex membre du Conseil d’Établissement de Gustave Flaubert – Ambassadrice d’Angoulême Une présentation un peu longue, mais nous faisons beaucoup d’actions dans notre pays d’accueil….

Selon quels critères vous avez procéder au choix des membres de votre liste ?

Notre liste est particulière. C’est un ensemble de femmes et d’hommes qui s’est constituée naturellement et avec je collabore, déjà, pour des actions durables. Elle est très diversifiée dans chacun(e) des colistiers(ères) issus de différents horizons (vie active – exportation – artisanat – mode – tourisme – retraité – sport…) Elle est représentative sur l’ensemble de la Tunisie et sur tous les plans socio-économiques.

 Voir le Grand Tunis et notre Ile de Djerba, représentés en pôle position est, pour nous, d’une grande importance. Bruno MINVIELLE, numéro 2 est très apprécié sur le grand Tunis et la Marsa, aussi bien professionnellement qu’en associatif. C’est un expert reconnu dans le domaine du transport international. Emmanuelle COINTE, numéro 3, professionnelle de l’immobilier à Djerba, est très impliquée dans la vie sociale de l’ile. La suite de notre famille consulaire : 4- Hamouda BELHAOUANE / 5 – Latifa HIZEM / 6 – Ferid TEKAYA / 7 – Hanène EL EUCH / 8 – Michel BALIGAND / 9 – Chiraz BRAHAM / 10 – Michel COUSIN-MARSY /11 – Elizabeth RODRIGUEZ DHEHIBI

 Quelles sont les difficultés que les Français de Tunisie rencontrent le plus souvent ? 

Dématérialisation et faux contact Si la dématérialisation peut être une solution, elle ne doit pas occulter et supprimer les contacts humains auprès des administrations françaises. Les problèmes privés ont besoin d’un contact pour expliquer plus directement, au lieu d’écrire un livre sur un courriel pour exposer une situation délicate. Ce courriel se transformant en « bouteille à la mer » QUAND va-t-on me répondre ?

Face au projet de réduction pour rigueur budgétaire… c’est un gros problème… – Aide d’urgence des sociétés françaises installées en Tunisie-Libye Les sociétés se retrouvent face à des difficultés de frais de fonctionnement au vu de la pandémie et d’une augmentation de faillites, et complètement oubliées dans le programme de relance.

La constitution d’un dossier d’aide urgente est tellement lourde et pointilleuse, que les entreprises ne répondent pas aux critères…. et ne sont pas aidées en urgence. Le paiement des charges, lui, n’attend pas…. Elles représentent sur le terrain, des offres d’emploi, une pérennité économique.

En ce qui concerne la scolarité, La qualité de l’enseignement est un perpétuel débat, puisqu’en constante baisse par le licenciement des emplois résidents. Il faut geler l’augmentation des frais scolaires, puisqu’augmentation constante de contrats locaux. Veiller à la formation des professeurs, sempiternelle demande des parents non entendue. C’est moins bien, MAIS c’est plus cher !

En votre qualité de Présidente de l’UFE de Sousse, comment vous avez vécu la gestion des contraintes liées à la pandémie ?

Les crises graves, comme celle de la Covid, ou celles d’alertes sécuritaires, sont révélatrices de nos capacités de réactions. Le temps libre (arrêt provisoire de mon activité) a été consacré entièrement à ceux qui avaient besoin d’aide. Cela s’est fait tout naturellement et les contraintes ne sont souvent que celles que l’on se donne.

Le premier reflexe a été de trouver et distribuer des masques parmi nos membres et entourage, et notre portable était ouvert jour et nuit pour ceux qui avaient besoin d’un renseignement ou tout simplement parler…. Nous étions autorisés par la Police à sortir jour et nuit, par rapport aux demandes des compatriotes. Nous avons créé un réseau de partage et d’échanges de service pour les membres et leurs amis, confinés à la maison.

Notre logistique et notre organisation de travail, nous ont permis, dans le même temps, d’orchestrer une collecte parmi nos membres, pour la confection d’environ 200 colis de nourriture, que j’ai distribué avec mon mari, pour éviter le plus possible la contagion. Rapidement, nous avons rejoint ‘’Solidarité sans frontières’’ organisé par la Mairie de Sousse., où toutes les associations de bonne volonté de Sousse ont regroupées leurs forces pour distribuer les nombreux dons récoltés parmi les grandes enseignes de supermarché et les chariots remplis par des clients.

Merci à eux tous. Distribuer ces colis de nuit (Ramadan) avec d’autres associations nous a permis de nouer de véritables amitiés avec les autres associations. Pleins de projets communs ont germés pendant cette période.

La gestion des contraintes et de la fatigue accumulées pendant plusieurs semaines ont été vite effacées par les sourires des personnes secourues.

Auriez vous des mesures à proposer en cas de continuité ou d’aggravation de la pandémie ?

Je n’entrerai surtout pas dans les discussions stériles comme les ‘’Yaka, Fokon’’. Mais j’aimerai juste faire appel au bon sens : pourquoi interdire les restaurants qui pourtant respectent l’espacement entre les tables, ainsi que toutes les mesures sanitaires, et permettre aux usagers de s’entasser dans le métro ou transport en commun, sans contrainte sanitaire ? Cette incohérence ne peut qu’engendrer une incompréhension parmi les citoyens et ensuite un certain rejet des mesures sanitaires qui sont bien à géométrie variable. Je serai très attentive si le Pass sanitaire est acté, d’y faire figurer certains vaccins non reconnus par l’agence européenne des médicaments. Sinon, des personnes pourtant vaccinées ( ex : spoutnik V, etc.), ne pourront en bénéficier.

Comment vous avez vécu en tant que Française installée en Tunisie les actes terroristes commis par des ressortissants tunisiens en France ?

Je vais tout simplement reprendre le texte que j’avais écrit sur ma page facebook, le 31 Octobre 2020 Je crois que tout est dit… L’objectivité et la mesure sont les meilleurs sentiments pour ne pas créer amalgames et conflits entre nous :

« Communiqué Amitié ! Je vois beaucoup de posts sur lesquels nos ami.e.s Tunisien.ne.s sont désolé.e.s de cet attentat exécuté par un Tunisien, et par rapport à l’image de la Tunisie…. Vous n’êtes pas lui…. La France et les Français.e.s savent faire la différence… Nous sommes tous ensemble pour combattre le même fléau, qui atteint aussi notre pays d’accueil. Vous êtes la Tunisie des Lumières Croyez en l’objectivité, le discernement et surtout à l’amitié des Français.e.s pour la Tunisie que nous connaissons bien  »

Quels sont les grands axes qui caractérisent votre programme ?

Fiscalité : suppression CSG-CRDS – suppression taxe habitation

Entreprises : fond d’aide d’urgence

Droits des femmes et de l’enfant : – défendre l’entreprenariat féminin, – créer un statut juridique officiel pour les femmes concubines ou mariées accompagnant leur époux, et subissant une séparation

Jeunesse : projet de formations innovantes sur les métiers de l’image en croissante demande, pour l’employabilité ou pour la création de startups

Scolarité : Conserver la qualité de notre réseau d’enseignement en perpétuel péril. – Lutter contre l’augmentation des frais scolaires devant une baisse de qualité. – Veiller à la formation des professeurs, sempiternelle demande des parents non entendue – Pour la bourse du CROUS, ajout d’un palier adapté aux français de l’étranger (actuellement 250 Km et +….)

Retraité et santé : – combattre les problèmes importants de non versements de retraite – ajouter une formule cotisation spéciale retraité pour la CFE

Francophonie : – continuer les actions déjà créées autour de la francophonie

Administration : – tournée consulaire sur des secteurs éloignés (Djerba, Tozeur) pour régler les dossiers, en installant une proximité. – La dématérialisation pourrait être une solution, mais elle doit encore prouver son efficacité. – Difficultés à contacter les administrations françaises (consulat, impôts, etc.), les français de l’étranger manquent d’un réel contact humain, pour exposer leurs problèmes privés. Ce manque va s’amplifier, face au projet de la majorité présidentielle, de fortement réduire le nombre des fonctionnaires….

 

Quel est votre message d’amitié pour les tunisiens qu’ils soient en Tunisie ou en France ?

Vivant en Tunisie depuis 2007, même si je suis une invitée, je suis un peu tunisienne avec une carte de séjour longue durée… J’ai vécu, aux côtés du peuple tunisien, avec ses difficultés économiques, sa révolution (garder les rues la nuit, etc.), ses doutes, ses espoirs.

Les tunisiens sont très sensitifs, et ont cette logique naturelle sur tout ce qui se passe autour d’eux. Sans faire aucune ingérence, nous sommes des invités, j’ai toujours voulu œuvrer aux côtés de nos hôtes par des actions dans l’associatif. Le fameux « vivre ensemble », nous n’en parlons pas, nous le faisons…. Je n’échangerai pas ma place en Tunisie, les produits frais (fruits et légumes), « el zgougou, »  « la mlouria », « le robs tabouna-harissa-huile d’olive »… miam…., la fameuse vitamine D (le soleil), la mer,… Que ce soit à Sousse ou lorsque nous « montons » à Paris, et que nous croisons des Tunisiens(nes), on parle du « bled », « winek ? », et là je me rends compte que malgré mes racines françaises que j’aime plus que tout au monde, je me sens naturellement Tunisienne. Semahni, si je ne parle pas Tunisien, (c’est mon drame), mais le cœur y est . Barrakallahufik et tous(tes) unis(es) entre nous….

 

Interviewée par Amira Ben Said