La Tunisie a été depuis quelques jours ébranlée par les révélations facebookiennes d’un député tunisien accusant le Président de la République Kaies Saied d’avoir eu recours à l’appui financier de l’administration Trump pour pouvoir accéder à la fonction suprême.
Les révélations grotesques du député islamiste Rached Khiari ont également dévoilé un plan machiavélique selon lequel le Président de la République Tunisienne aurait tiré profit du soutien financier américain avant de décider de se retourner vers les services de renseignements français en vue de servir les intérêts de la France à la place et au lieu de ceux des USA.
Toujours, selon les dires fantasmagoriques du député tunisien, les USA ayant constaté la défaillance des engagements pris par Kaies Saied à leur égard, auraient décidé de prendre leur revanche sur le Président Tunisien Pro Français.
Une scène des plus fabuleuses d’un complotisme foudroyant que la Tunisie, les USA et la France réunis, n’auraient sans doute jamais connu sans l’imagination et la narration de ce Rached Khiari: un mixage de stupidité, de mépris pour l’intelligence des Tunisiens et de d’ilotisme politique qui révèlent la gravité de la décadence des acteurs politiques qui se bousculent dans le sablon Tunisien.
Bien que la justice militaire Tunisienne n’est pas restée insensible en émettant un mandat de recherche contre ce député « Révélateur » et bien que toutes les composantes politiques tunisiennes en gouvernance comme en opposition, exceptés les islamistes, ont manifesté leur indignation à ce scandale d’État, il n’en demeure pas moins que cette affaire met en exergue deux éléments qui enfoncent la Tunisie dans son drame :
Le premier étant la médiocrité de la classe politique qui a émergé en octobre 2019 et qui engloutit le pays dans un marasme dont les conséquences seront d’une extrême gravité, sauf exceptions…
Le deuxième élément étant celui de l’introduction de la France de gré ou de Force dans les querelles Tuniso-Tunisiennes : un phénomène qui a pris naissance depuis les cinq dernières années de manière assez ouverte dans le débat politique.
La France est devenue pour les teneurs des boutiques religieuses et panarabistes l’ennemi responsable de tous les maux infligés à la Tunisie, mais aussi à la Terre entière.
Rien de plus facile pour un politique islamiste tunisien qui souhaite se dégager de ses responsabilités que de s’attaquer à la France, à cet ennemi éternel qui ne cesse de soutenir la Tunisie dans ses moments les plus fragiles.
La France cet ennemi extérieur est indispensable à la survie des espèces opportunistes et malsaines de la Tunisie, d’ailleurs certaines de ces espèces ont choisi d’installer leurs familles et de maintenir leurs liens de rattachement avec ce pays ennemi, mais cela importe peu pourvu que la haine de la France trouve terrain propice pour cultiver un affairisme politique auprès d’une jeunesse tunisienne perdue en quête de sens et en pleine crise identitaire.
L’œuvre bourguibiste qui avait fait de la France un allié stratégique et économique en dépit d’un contentieux colonial passionnément résolu cède sa place à une défiguration historique instrumentalisée par les nouveaux arrivants islamistes pour se maintenir au pouvoir.
