Lors la visite du ministre de l’intérieur Français Gérald Darmanin à Tunis suite à l’attentat de Nice, une action de coordination avec les autorités tunisiennes a été mise en œuvre pour l’expulsion de France d’un certain nombre de ressortissants tunisiens radicalisés et en situation irrégulière.
Cette information a été bien réitérée par l’Ambassadeur de France en Tunisie, André Parant à l’occasion de sa première intervention médiatique sur les ondes de RTCI.
Bien que cette mesure réactive de la France après la décapitation de trois personnes dans une basilique à Nice par un clandestin tunisien de 21 ans, est parfaitement proportionnelle à la gravité de la menace terroriste sur son territoire, quelques voix se lèvent en Tunisie pour se poser la question sur le danger potentiel des expulsés.
Parmi ces voix, nous avons détecté celle de l’Amiral Kamel Akrout, ancien Conseiller à la Présidence en sureté nationale dans un article publié le 05/11/20 sur The Arab Weekly.
Dans cette interview, l’Amiral Kamel Akrout a exprimé son inquiétude face aux « bombes de retardement hautement explosives » qui seront expulsées de France, surtout dans un contexte tunisien incapable d’assurer leur suivi en raison de l’usure des forces de sécurité et militaires tunisiennes par une décennie de guerre ouverte contre le terrorisme, la migration illégale, la traite et le crime organisé.
Loin de désengager la Tunisie de sa responsabilité envers ce que nous pouvons communément appeler « l’exportation du terrorisme à l’extérieur », l’ancien Conseiller à la Présidence en sureté nationale, a rappelé dans son interview que le climat général en France est devenu hostile aux musulmans sous la pression de la montée des mouvances de la droite et de l’opinion, ce qui risque de peser lourdement sur les intérêts des ressortissants d’origine maghrébine de manière générale.
L’Amiral Kamel Akrout, a par ailleurs préconiser d’appliquer le principe du parallélisme de traitement quant à l’expulsion des radicalisés tunisiens de France, en refusant leur accueil comme certains pays européens l’ont fait s’agissant de leurs ressortissants terroristes capturés en Irak et en Syrie.