Le Cercle franco-tunisien de Sciences Po Alumni, est une jeune structure prometteuse qui vient combler l’apathie de la diaspora tunisienne en France de manière rayonnante et efficiente.
Ce cercle, qui est une « filiale » franco-tunisienne de Sciences Po Alumni, a comme objectifs, selon sa présidente Syrine Souissi ;
- De développer des relations amicales et des liens entre les étudiants et les alumnis de Sciences Po, leur permettant aussi d’élargir leur réseau professionnel et d’apprendre de leurs pairs.
- De favoriser les échanges culturels et intellectuels sur la Tunisie en créant un espace d’échange et de conversations via des conférences, webinaires, et débats.
- De contribuer au rayonnement de Sciences Po en Tunisie en assurant la promotion de l’école, et en accompagnant ses nouveaux étudiants tunisiens
La présidente du Cercle nous a par ailleurs précisés qu’au-delà de ces aspects, cet espace est un outil qui permet de mettre en exergue des expertises tunisiennes sur les différentes thématiques traitées.
En une seule année d’existence, hachurée par les contraintes pandémiques, le Cercle franco-tunisien de Sciences Po a organisé 9 évènements sur la Tunisie avec des intervenants choisis selon des critères de compétence et d’expertise reconnues sur des thématiques relevant de l’économie, de l’histoire religieuse en Tunisie ou encore de la politique.
Grâce à une combinaison dynamique de ses membres fondateurs (Syrine SOUISSI Présidente, Selim TIRA Vice-président, Loujaïn GUIGA Trésorière, Moez RAÏS et Taoufik FOURATI Responsables des conférences, et Yasmine BELHADJ Responsable communication et partenariat), les échos de ce Cercle commencent à se faire répandre.
Nous nous sommes donc approchés de ces membres pour les interviewer, et c’est avec beaucoup de sympathie qu’ils ont accepté de nous rencontrer, en seulement une heure. Les réponses à nos questions ont été fluides et suffisamment claires pour rompre avec le brouillard coutumier tunisien.
Leur approche éclairante dans le brouhaha politique du pays aux 12 millions de politologues et des centaines de listes aux élections législatives, tranche par la volonté de leur cercle d’expliquer, de rapprocher et de comprendre.
Ces jeunes que nous avons rencontrés constituent tout simplement un formidable espoir d’une Tunisie refondée sur plus de sciences, de valeurs communes, de fraternité et de travail.
Après la présentation du Cercle, de ses membres et de ses axes de travail, nous avons tenté d’aguicher nos jeunes interlocuteurs par une première question qui a été le point de départ de l’échange que nous exposons à nos lecteurs :
Considérez-vous que ce qui s’est produit le 14 janvier 2011 est une révolution ?
Nous ne sommes pas en mesure d’apporter une réponse à cette question épineuse, bien que nous possédions chacun un avis personnel sur ce jour de l’histoire de la Tunisie, le rôle de notre Cercle consiste à créer un espace de débat pour que les experts et les intervenants puissent définir en amont l’étymologie et le sens des évènements du 14 janvier 2011.
En même temps, cette date, quelle que soit l’interprétation que l’on puisse lui attribuer, possède le mérite d’éveiller l’intérêt des jeunes tunisiens pour la politique dans son sens large.
Pensez-vous que l’espace de débat que le Cercle franco-tunisien de Sciences Po constitue aujourd’hui une source d’influence sur l’opinion en Tunisie ?
Nous ne pouvons aujourd’hui prétendre à l’influence du débat politique en Tunisie, notre cercle travaille pour ramener au débat des courants politiques clivants et des visions économiques opposées pour justement l’enrichir.
Grâce au Cercle franco-tunisien de Sciences Po, les différentes parties prenantes tunisiennes ont trouvé un lieu de rencontre et de débat, et ce, en dépit de leur fragmentation.
Nous avons cependant pu observer que les universitaires que nous convions à nos évènements, sont plus attentifs dans l’usage de la terminologie en abordant les sujets inhérents à la Tunisie et disposent de ce fait d’un recul plus prononcé dans la lecture des sujets que les politiques, ce qui laisse à croire que le sillon entre la réalité politique et le monde de la recherche ne cesse de se creuser.
Quel regard portez-vous sur le contexte économique en Tunisie ?
Le tournant de 2011 a dévoilé beaucoup de lacunes et de faces cachées en Tunisie sur le plan économique, mais il est vrai que ces lacunes ont pris aujourd’hui de l’ampleur à cause d’un climat politique turbulent.
Nous pensons que les solutions devraient émaner d’une réflexion commune entre toutes les forces vives du pays et en particulier des compétences tunisiennes qui sont à l’étranger.
C’est pour cette raison par ailleurs, que le Cercle franco-tunisien de Sciences Po, se veut un catalyseur d’opportunités et de réseautage entre les compétences tunisiennes et non tunisiennes qui partagent un intérêt pour la Tunisie.
L’aspect bilatéral de notre Cercle permet d’optimiser les chances de rencontres entre un public diversifié capable d’être une force d’interaction et de proposition.
Interviewés par SJ et CJ