lala - Le désamour Paris Tunis jusqu’à quand ?

Depuis plusieurs mois, qui remontent à l’ère de l’ancien Président Tunisien Béje Caied Essebsi, le froid s’est progressivement installé entre Paris et Tunis.

Sans doute, quelques efforts de part et d’autre ont permis en revanche le maintien de liens cordiaux, voire étriqués.

La rencontre de Kaies Saied et d’Emmanuel Macron a été soldée par une résolution conjointe à une « cessation des hostilités» pour mieux lutter contre la pandémie, présentée le 8 mai 2020 au Conseil de sécurité de l’ONU, elle a été bloquée par les États-Unis, elle a cependant forgé un lien entre les deux chefs d’État.

Les visites de Jean-Yves Le Drian et de Gérald Darmanin en Tunisie en fin d’année ont été marquées par la dissonance de leur contexte et de leur prodrome.

Alors que le chef de la diplomatie française a exprimé le soutien de la France aux efforts internationaux visant à aboutir à un règlement politique en Libye, citant les initiatives avancées par le président Kais Saïed en ce sens, Gérald Darmanin avait employé après l’assassinat de Samuel Paty un ton plus ferme avec ses interlocuteurs tunisiens.

Cet impondérable désenchantement diplomatique n’a pas asséché fort heureusement la fluidité des projets de coopération en cours sur tous les échelons et n’a pas circonscrit l’élan de solidarité dictée par la crise sanitaire, ce que nous pouvons considérer comme des signes d’une réconciliation et d’un accommodement graduels sous les collimateurs…

Ceci étant, nous nous interrogeons sur le fait que le nouvel Ambassadeur tunisien à Paris, Mohamed Karime Jamoussi, ancien ministre de la Justice et de la Défense par intérim soit encore et toujours dans l’attente de la remise de ses lettres de créance depuis sa nomination fin octobre dernier, ce qui est de nature a restreindre ses actions et ses relations.

Ce retard, qui trouve sans doute motif dans les impératifs internes de la diplomatie française, ne fait pas de l’ambassadeur tunisien un cas isolé, mais laisse apparaitre une couche de brouillard au désamour franco tunisien de ces derniers mois…