Sans titre 12 - LE DIALECTE TUNISIEN…UNE HISTOIRE DE SYNTHESE

Le dialecte tunisien, à l’image des dialectes pratiqués dans les pays du Maghreb, est connu dans le monde arabe par sa complexité de prime abord.

Ce dialecte est en fait la synthèse de langues de populations qui ont marqué leurs passages en Afrique du Nord à travers l’histoire.            .

A l’origine, la langue parlée en Tunisie été le berbère durant l’Antiquité, nous en gardons les traces pour quelques mots dans le dialecte tunisien dans sa formule actuelle comme « Aalouch » (mouton) et « Farzit » (cigale) par exemple.

Le premier marquage historique qui a indirectement influencé le dialecte tunisien est l’arrivée des phéniciens qui ont occupé les centres urbains pendent le huitième siècle av. J.-C.

Ce marquage s’est traduit par des mots comme « Qadiim » (ancien) et « Hob » (amour) que beaucoup de tunisiens pensent à tort qu’ils sont d’origine arabe !

Au fait la langue arabe et la langue punique partagent plusieurs racines. Cet héritage inclut le deuxième sens du mot « Dar » (clan).

Après avoir gagné la troisième guère contre les Carthaginois en 146 av. J.-C, Les romains ont gouverné l’Afrique du Nord jusqu’à l’arrivée des arabes en 673. A l’époque le latin et le grec ont influencé la langue punique produisant un mélange nomme la Néo-punique, le mot « Karnit » (poulpe) en donne l’illustration.

Au septième siècle les arabes ont trouvé une population qui parle un mélange de trois langues.  Grâce aux racines communes entre la langue arabe et la langue punique les habitants de la Tunisie ont pu plus facilement apprendre la langue arabe en observant l’apparition d’un nouveau mélange nommé dialecte pré-hilalien. Parallèlement, la langue arabe classique s’est mélangée avec des langues européennes formant un dialecte siculo-arabe parlé dans les iles proches de la Tunisie comme Malte.

Vers le XIème siècle, Banu Hilal, des tribus égyptiennes ont immigré vers l’ouest du pays, ils sont d’ailleurs à l’origine de l’utilisation de la consone [g] au lieu de [q] dans ces régions.

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A noter que le dialecte des tunisiens juifs n’a pas subi l’influence de l’hilalien et il est resté plutôt influencé par la phonologie hébraïque.

Après le déclin de l’Andalus Vers le XVème siècle les villes de nord du Tunisie ont reçu plusieurs immigrants andalous qui ont apporté avec eux plusieurs mots de la langue espagnole : le meilleur exemple est le nom du fameux jeu du carte tunisien « chkoba » venant du mot « Escoba » qui veut dire « balai » en espagnole.

Avec les passages des espagnols et des turcs en Tunisie jusqu’que XIXème siècle d’autres influences linguistiques ont marqué notre dialecte avec des mots comme « Sfennariya » (carottes) ou encore « Babour » (Navire)…

Les italiens nous ont offert des mots comme « Fatchatta » (Facade) ou « d’accourdou » (d’accord).

En 1881, date du début du protectorat français qui a duré plus de 70 ans, le dialecte tunisien est resté fidèle à sa souplesse en intégrant beaucoup de mots d’origine française comme « zoufri » inspiré du mot (ouvrier).

Cet usage de mots français tunisianisés c’est propagé après l’indépendance, le président Bourguiba au lendemain de l’indépendance avait rendu l’éducation gratuite et obligatoire pour tous les mineurs. Théoriquement tous les tunisiens ayant moins de 70 ans ont appris la langue française a l’école.

Les nouvelles générations des tunisiens maitrisent aussi bien le français que l’anglais et quelques petits mots in English se glissent dans leurs discussions d’aujourd’hui…

Cet atout linguistique du dialecte tunisien faciliterait sans doute l’intégration des tunisiens à l’étranger…

 

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Med.Amine Hadj Slema

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