Nous avons le plaisir de relater l’échange que le député de la 9 éme circonscription des Français établis à l’étranger, Monsieur M’jid El Guerrab a accepté d’accorder à notre magazine.
Notre choix s’est opéré sur Monsieur El Guerrab cette fois-ci car la Tunisie est l’un des pays qui relève de sa circonscription.
Connu pour son engagement auprès des Français établis à l’étranger, et pour son attachement à développer l’axe Europe Afrique, notre député de la 9 éme circonscription nous a fait part de son analyse sur différentes questions, il a également profité de cet échange pour témoigner de sa sympathie envers la Tunisie.
Quelle est votre analyse de la situation aujourd’hui en Tunisie ?
D’après les dernières informations qui m’ont été parvenues par les autorités consulaires, les autorités tunisiennes prennent toutes les mesures possibles pour contenir l’épidémie, avec le recul nous constatons que la plupart de ces mesures ont été efficaces.
Nous ne pouvons pas dire que la Tunisie a complétement échappé à la menace sanitaire surtout avec l’apparition des nouveaux variants, au même temps on voit que la Tunisie avec ce contexte sanitaire très particulier est aujourd’hui en phase de réouverture.
La question est de savoir également si les choses vont bien sur le plan économique et social, ce serait mentir que de dire oui, il s’avère nécessaire aujourd’hui de mettre en place une stratégie pour développer le tourisme ainsi que pour développer toutes les composantes de l’économie tunisienne.
L’économie est l’enjeu essentiel pour la Tunisie et je suis certain que les autorités tunisiennes œuvrent dans ce sens.
Quel est le sentiment général des Français établis en Tunisie ?
Je suis régulièrement en contact avec les Français et les Françaises qui résident en Tunisie, ils ont été très inquiets l’année dernière avec la fermeture des frontières et les restrictions sanitaires qui les ont un peu fait souffrir.
La Tunisie a été l’un des pays les plus contraignants de la zone avec l’obligation de la quatorzaine à l’arrivée et l’obligation de résider dans des hôtels à leurs frais.
L’ensemble de ces éléments ont fortement impacté les Français résidant en Tunisie ainsi que les Franco-tunisiens.
Maintenant, les Français ont compris la portée de ces restrictions qui ont sauvé plusieurs vies et vivent les choses de manière plus détendue en attendant de revenir à une vie normale.
Vous êtes en contact permanent avec le continent africain et cela donne l’impression que vous misez beaucoup sur ce continent, pourquoi ?
Parce que c’est la priorité de notre pays aujourd’hui, le Président de la République Emmanuel Macron l’a réaffirmé à plusieurs reprises dans ses discours.
Au fil de ces dernières décennies, trois pôles se sont constitués : les USA qui s’empresse d’être la première puissance mondiale, concurrencés par la Chine, dans cette configuration, l’Europe doit maintenir un équilibre et une position indépendante entre les deux autres pôles devenus aujourd’hui clairement antagonistes.
Nous devons maintenir notre indépendance stratégique et économique, l’Afrique est de manière quasiment naturelle une prolongation naturelle de l’Europe.
Je considère que l’axe Europe Afrique est fondamental et comme vous l’avez bien dit , il s’agit d’une priorité pour moi, pour le gouvernement et pour l’ensemble de nos dirigeants économiques.
Le continent africain dispose d’un potentiel considérable, puisqu’il va passer de 1,2 milliard d’individus à quasiment 2,5 milliard d’ici 2050.
Je suis persuadé que dans les prochaines années l’Afrique va concurrencer les pôles américain et chinois en terme de poids économique, de consommation et de développement, et c’est pour cette raison que nous déployons tous les moyens que nous disposons pour l’accompagner dans cette phase d’émergence, car nous constatons aujourd’hui une Afrique qui émerge.
Dans votre circonscription vous avez plusieurs pays, est ce que vous avez constaté de différences marquantes entre les Français établis dans ces différents pays ?
J’ai 16 pays dans ma circonscription, avec des différences qui sont très nettes avec des politiques étatiques qui sont complétement différentes , à tire d’exemple la Tunisie a ouvert ses frontières l’été dernier avant de les refermer avec le retour de la pandémie tout en adoptant des restrictions très dures.
Alors que l’Algérie avait opté dès le départ pour une fermeture totale, les Français établis en Algérie ont subi de manière plus impactante cette décision.
Quant au Maroc, il a opté pour un entre deux avec une tendance plus ouverte malgré tout, donc chaque pays a appliqué sa propre politique et cela a forcement produit des ressentis différents chez nos compatriotes établis dans chacun de ces pays.
La communauté est la même, mais elle demeure soumise aux réglementations des pays ou elle réside.
Quel est votre message pour les Français établis en Tunisiens et aux Tunisiens ?
D’abord, je considère que la France et la Tunisie sont des peuples frères, parmi les Français résidant en Tunisie, il ya aussi des franco Tunisiens et parallèlement beaucoup de Tunisiens qui vivent en France sont Français ou ils le sont devenus avec le temps.
Je pourrai dire qu’il s’agit d’une même communauté, c’est pour cette raison que je trouve que votre magazine est très pertinent car il s’adresse à la même diaspora de part et d’autre de la méditerranée.
Car lorsque je m’adresse aux Français de Tunisie, je m’adresse au même temps aux Tunisiens de France, nous partageons beaucoup de choses ensemble et nous aurons certainement beaucoup de choses à faire ensemble.
J’ai envie de dire aux Français de Tunisie que nous ne sommes qu’au début de l’histoire, la Tunisie a connu des révolutions et des changements importants ces derniers temps et je suis convaincu aujourd’hui qu’elle est sur les railles, qu’elle va avancer et qu’elle va se développer, parce que le peuple Tunisien, comme le peuple Français est un grand peuple.
La France sera toujours au coté des Tunisiens et des Tunisiennes pour les accompagner.
Interviewé par Sondés JEAN