Le Président Kaies Saied a reçu hier vendredi 10 septembre au Palais de Carthage Joseph Borrell, le Haut représentant de l’UE pour les Affaires Étrangères et la politique de Sécurité.
Après un temps d’échange avec le Président Tunisien, Joseph Borrell a déclaré qu’il a exprimé à Kaies Saied ses inquiétudes par rapport à ce que l’UE considère comme acquis démocratique en Tunisie et lui a transmis la volonté de l’UE de constater une reprise des travaux du Parlement en Tunisie en précisant que : « « Le libre exercice du pouvoir législatif et la reprise de l’activité parlementaire font partie de cet acquis et doivent être respectés. Dans ce contexte, il est important de reconduire le pays vers la stabilité institutionnelle en préservant ses fondamentaux démocratiques »
Certains observateurs tunisiens jugent les déclarations du Haut représentant de l’UE pour les Affaires Étrangères et la politique de Sécurité, beaucoup plus offensives que celles des sénateurs américains ou encore celles des pays du G7.
Le discours de Joseph Borrell laisse apparaitre, au delà d’introduire l’UE dans une question intrinsèque de la souveraineté tunisienne, une espèce de népotisme européen pour les islamistes en Tunisie.
Nous rappelons que ce dernier a rencontré au préalable de sa visite à Carthage, des membres du parti islamiste tunisien lors d’une entrevue informelle avec les acteurs politiques tunisiens à la résidence de l’Ambassadeur de l’UE en Tunisie.
Abir Moussi, Présidente du PDL, avait par ailleurs décliné l’invitation de se rendre à cette réunion non officielle en déclarant son choix pour une intendance tuniso-tunisienne dans la gestion de la crise politique qui frappe notre pays.
La position de Carthage bien qu’elle se veut plus affable à l’égard de l’UE, mais ne tranche pas avec celle du PDL qui bénéficie d’un large soutien populaire, équivalent de celui du Kaies Saied.
C’est dans un communiqué publié hier soir sur la page Facebook de la Présidence de la République tunisienne que les déclarations de Joseph Borrell ont été recadrées avec un intonation à l’image de celle qui a été adoptée par le du Haut représentant de l’UE pour les Affaires Étrangères et la politique de Sécurité.
Dans son communiqué, critiqué par certains tunisiens sur la forme, Carthage a tenu a recontextualiser les visites étrangères en affirmant son refus indéniable à toutes les formes d’ingérence dans les affaires internes de la Tunisie et que sa souveraineté n’a appartient qu’au peuple tunisien.