Aujourd’hui un l’Adjudant Sami MRABET est tombé aux champs d’honneur, il est mort pour le mot le plus doux, le plus vibrant, le plus chaud : « la Patrie ».
Il est mort pour notre Liberté à tous.
Demain n’insultez pas le policier ou le gendarme, son uniforme l’expose chaque jour à mourir en symbole de l’Etat et de la Liberté.
Il n‘est pas mort pour une Patrie inerte, faite d’un passé lointain et d’un futur incertain, il est mort parce qu’il portait tous les jours sous son uniforme l’histoire de la Tunisie, le sacrifice d’autres martyrs morts pour que chacun puisse jouir aujourd’hui de la liberté, de l’école, de la santé et des droits les plus fondamentaux.
La liberté de ne pas être d’accord avec son voisin, la liberté de prendre le café à une terrasse en discutant des performances de l’Esperance du CAB, la liberté porter plainte devant un tribunal, la liberté de lire et d’étudier, la liberté de s’habiller et d’habiller ses enfants selon ses désirs, la liberté avec un grand L mais aussi toutes ces petites libertés qui donnent du sens et de la vie tout simplement.
Il est mort parce qu’au quotidien, il représentait l’Etat, la légalité et l’égalité républicaine, la croyance en la force de la République, à un matin meilleur pour ses enfants et ses petits-enfants que le soir de sa vie.
Il est mort comme tous ces hommes ordinaires, qui ont placé la défense de l’idéal au-dessus de leurs vies, des remparts de Carthage au mont Chaambi jusqu’à Sousse, des hommes ordinaires, d’un extraordinaire courage qui sont morts pour que nous puissions rester libres.
Le combat contre la barbarie islamiste est un combat mondial et civilisationnel, il n’oppose pas l’orient à l’occident, les chrétiens aux musulmans, les défenseurs de l’intérêt de la patrie à des défenseurs d’intérêts étrangers, mais il oppose les défenseurs de la liberté et de la souveraineté des Etats à une fascisme islamisme fondé sur la violence et la peur, refusant à l’individu son droit au libre arbitre, interdisant de croire, rejetant la liberté et le progrès au nom d’un mensonge d’une histoire frelatée et d’une religion travestie.
J’interdis à ces « porcs » de prononcer le doux nom de l’Islam,
Je leur interdis de me dire comme je dois croire et pratiquer ma Foi alors que ce droit m’est donné par Dieu et par l’Etat,
Je leur interdis de trahir la Sunna et l’exemplarité de notre Saint Prophète dans sa tolérance, sa compassion, sa douceur, en cherchant à nous faire croire qu’il s’inspire de sa Sainteté dans leur haine et leur Tyrannie.
Des faubourgs de Kaboul, aux massacres de DAECH au levant en passant par les attentats de Paris, du Mali, de Toulouse ou de Madrid, les victimes sont mortes pour notre liberté.
Rien dans l’Islam ne justifie la mort d’un victime innocente, rien dans l’Islam n’appelle un musulman à tuer un autre homme uniquement par ce qu’il Est.
Toutes mes condoléances à la famille, aux forces de sécurité, à l’Etat et au Peuple Tunisien.
C’est dans la bataille que l’on reconnait ses amis, alors à tous mes amis tunisiens vous n’êtes pas seuls, nous sommes avec vous par amitié et par fraternité, avec vous par ce que votre combat est notre combat est que le terrorisme islamiste frappe sans distinction de nationalité ou de croyance, avec vous pour notre histoire commune vieille de 5000 ans, avec vous par idéologie car au nom de Saint Augustin et d’Iben Khaldoun nous défendons un humanisme et une fraternité partagés.
Au-delà de l’émotion nous nous devons d’agir, de penser et de combattre.
Essayons donc d’analyser cet attentat :
- L’attentat a lieu quelques jour après le vote de confiance à un nouveau gouvernement qui tente de s’extirper de l’influence de certains mouvements islamistes et radicaux.
Si nous prenons l’historique des différents attentats depuis 2011, il semble que nous puissions faire un lien plus ou moins direct entre les périodes de fragilité des mouvements islamistes en Tunisie et la survenance d’attentats.
Nous pouvons donc en déduire que la bonne nouvelle de cette mauvaise nouvelle est que les islamistes se sentent en danger et que la gouvernement MECHICI et les positions du Président Kais SAIED semblent contrarier profondément leurs plans
A ce titre le Président de la République Tunisienne ne s’est pas trompé sur leurs intentions en disant
« Ceux qui pensent utiliser les attentats à des fins politiques peuvent toujours rêver. Ils seront confrontés au peuple tunisien et à sa volonté. Ils n’ont pas réussi par le passé et ne réussiront pas maintenant ».
Le terrorisme, comme toute forme de violence s’appuie sur une légitimation politique d’un discours de haine et d’exclusion, qui lui-même s’appuie sur une violence symbolique ou réelle.
- La violence d’El Karama, son soutien à des idéologies totalitaires et violentes, son rejet de l’autre, son outrance, sont autant de marqueurs d’une violence politique qui n’a pas sa place dans une Démocratie.
Dans d’autre pays, si un dirigeant politique pose sur des photos avec des terroristes ou s’affiche une kalachnikov à la main, il aurait été conduit directement en prison, pourquoi n’es ce pas le cas en Tunisie ?
Sans faire de corrélation nous pouvons nous interroger sur l’éviction d’El Karama du pouvoir et le déclenchement quasi simultané d’actions terroristes.
Un hasard troublant…
- Second constat l’attaque perpétrée a été réalisée au couteau, aucun des terroristes ne portait d’arme à feu.
Ce qui semble indiquer que les forces sécuritaires font très bien leur travail, malgré la disponibilité d’armes en Libye et la porosité de la frontière, les terroristes sont dépourvus d’armes et de moyens militaires.
Ce constat met en évidence l’échec des terroristes, ils n’ont pas eu les armes et 3 sont morts, force est restée à la Loi.
- Troisième constat, le terrorisme se nourrit de nos peurs, de nos censures et de ce que nous n’osons plus faire.
Il se trouve qu’il y a vingt ans je travaillais en Algérie à une époque où les femmes étaient égorgées parce qu’elles ne portaient pas le voile.
J’étais particulièrement impressionné par ces femmes algériennes qui continuaient d’être coquettes et de vivre malgré la pression et le risque.
Je me trouvais un jour avec l’assistante du DG d’un grand groupe algérien à attendre mon rendez-vous, et nous discutions, elle m’informait qu’elle habitait El Harrach, un quartier ou les islamistes était très actifs.
Je l’interrogeais sur le risque de ne pas porter le voile et de ne pas se vêtir avec une robe longue ?
Elle me répondit, : « J’ai 52 ans ma mère et ma grand-mère se sont battues pour la liberté, mon grand-père était imam, je suis mariée depuis 29 ans et mon mari adore cette robe.
Je ne vais pas pour une bande d’abrutis qui ne connaissent rien à la religion et qui ne se sont pas battus pour ce pays me dicter leur loi contre notre loi.
Je préfère mourir debout en robe qu’à petit feu sous hijab.
Morte je devrais rendre des comptes et je refuse de trahir mes parents et d’insulter Dieu ».
Je me souviens également de cette image, ou une étudiante tunisienne, seule, avait osé arracher le drapeau de DAECH pour le remplacer par le drapeau Tunisien.
Des souvenirs qui me confirment que la femme est l’avenir de l’homme et qu’aucune guerre, aucune révolution n’ont été gagnés sans les femmes
Alors si vous vous voulez honorer Sami MRABET ainsi que tous vos « Chahid » et toutes les victimes du terrorisme islamiste, honorez vos femmes et laissez les libres.
Mesdames, mes amies les Tunisiennes, soyez libres et portez chaque jour dans vos robes et vos sourires l’étendard de la liberté pour honorer à votre tour la mémoire de l’adjudant Sami Mrabet.