Les pays du Maghreb font partie des pays les plus marqués par des fragilités structurelles, accentuées par la pandémie. la baisse des cours des hydrocarbures pour l’Algérie, l’arrêt du tourisme et du transport aérien pour la Tunisie et le Maroc ont eu des conséquences sérieuses sur leurs économies.
La Tunisie apparait aujourd’hui comme l’un des pays de la région le plus altéré au regard de sa crise politique et de son contexte social tendu.
S’ajoute à ces fluctuations, ainsi qu’aux crises politiques et économiques que connaissent ces pays les effets de la crise migratoire qui les place en première ligne face aux risques liés flux migratoires aussi bien locaux et que subsahariens.
Aider le Maghreb à rebondir après la crise sanitaire est « Un impératif pour l’Europe », selon Hakim El Karoui, essayiste français et auteur du dernier rapport de l’Institut Montaigne publié en mai 2021, et pour qui « la déstabilisation de cette région entraînerait des réactions en chaîne : menace islamiste, émigration, influence croissante d’autres puissances ».
Selon l’auteur de ce rapport, si l’Europe tourne le dos aux pays du Maghreb, d’autres puissances sont aujourd’hui en position d’embuscade, comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie.
L’exemple de la Tunisie a été soigneusement choisi dans par Hakim El Karoui, qui considère que : « Moins stratégique en matière économique et commerciale que ses voisins, l’attractivité de la Tunisie pour les puissances non-occidentales réside particulièrement dans le symbole politique qu’elle représente, étant la seule démocratie du monde arabe, et dans sa proximité, notamment commerciale, avec l’Europe. » « Pour la Turquie et le Qatar, la Tunisie représente un enjeu important : une montée en puissance des entreprises turques dans le domaine des travaux publics et des infrastructures pourrait aller de pair avec le financement du grand plan d’investissement nécessaire au pays par le Qatar ».